Chefs,
Depuis sa création, le mouvement des Guides et Scouts d’Europe a toujours été une barque à l’avant-garde, un refuge serein pour les enfants d’une Eglise traversée par la crise postconciliaire. Ceci lui a valu une certaine réputation, que nous ne nions pas, et que nous regrettons même car nous connaissons la réalité du scoutisme vécu dans les unités qui nous sont confiées, l’état d’esprit qui y règne, bien loin des « on dit » des médias et du « qu’en dira t’on » de personnes hésitantes à venir nous serrer franchement la main.
Depuis sa création le mouvement a permis à de nombreux jeunes de découvrir ce qu’est la vie dans la nature, les jeux ou la marche sur un chemin de Saint Jacques. Il a donné des responsabilités à des jeunes qui se sont ainsi révélés. Il a été une école de formation mais surtout d’amitiés vraies, partagées autour d’un feu de camp ou sous une pluie battante, loin des postes de télévision ou des relations impersonnelles de l’Internet. Mais surtout, depuis sa création, le scoutisme d’Europe n’a jamais failli à l’une de ses obligations premières qui est la découverte du sens de Dieu. Dans notre promesse, dans nos principes, la réalité chrétienne et catholique du mouvement a toujours été mise en avant, au risque de ne pas plaire, au risque du scandale.
Depuis sa création, le scoutisme d’Europe a été fidèle au Pape, de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force. Il l’a soutenu aux JMJ de Paris ou sur la place Saint Pierre, dans des lettres d’encouragement ou de renouvellement de sa fidélité. Il a prié pour l’unité de l’Eglise, dans les moments difficiles que celle-ci a traversée. Il a prié pour l’Europe chrétienne, pour sa « nouvelle évangélisation », loin de toute démagogie politique, sincèrement, officiellement, dans le chant de la promesse ou le soir, devant l’hostie blanche posée sur l’autel. Le scoutisme d’Europe a voulu l’unité, il a bien mérité son nom de mouvement de l’Eglise catholique, universelle.
Voilà quelques semaines, notre Saint Père Benoît XVI a promulgué un texte d’une importance capitale pour de nombreux catholiques français, en libéralisant la messe dite de Saint Pie V. Celle-ci est « l’expression extraordinaire du rite romain ». Outre certaines unités qui bénéficiaient déjà d’aumôniers célébrant la forme extraordinaire du rite, ceci a réjouit de nombreux parents, scouts, guides, chefs et cheftaines, routiers et guides aînées qui n’assistaient jamais, qu’occasionnellement ou de manière régulière à cette forme du rite. Des parents voulaient que leurs enfants profitent de la méthode du scoutisme européen, et ce avec la forme ordinaire malgré leur attachement à la forme extraordinaire. D’autres personnes n’inscrivaient pas leurs enfants dans le mouvement ou dans le scoutisme plus largement. Elles n’y trouvaient pas d’unité avec un aumônier célébrant la forme extraordinaire du rite, ou même parfois de mouvement la proposant dans leur région (la région toulousaine par exemple). Elles se sont aussi réjouies du motu proprio. Certains jeunes, parents, prêtres, ont désiré que se montent des unités et ont songé logiquement au scoutisme européen, sa pédagogie, ses structures de qualité, son catholicisme de fidélité. Le pape désire l’unité, le scoutisme européen pourrait en être encore une fois le fer de lance.
Mais depuis quelques jours des communiqués émanant des commissaires nationaux déçoivent tous ces catholiques, ces parents, ces chefs et ces scouts, ces prêtres même, fidèles au pape et à son message d’unité et d’ouverture manifesté par le motu proprio, mais aussi d’autres fidèles, n’allant pas à la messe dite de Saint Pie V, qui ne voient pas très bien pourquoi on interdirait la célébration même de la forme extraordinaire au sein du mouvement. Il est pour eux évident qu’il s’agit d’une mesure qui ne favorise en rien l’unité mais bien l’uniformisation, qui va contre la volonté du Saint Père sur ce sujet. Si la Charité seule rassemble dans la Vérité, si le Pape désire une application large et une réception filiale du texte, comment se fait-il que le critère de rassemblement choisi par le mouvement en assemblée générale soit celui d’un dénominateur majoritaire : la messe dite de Paul VI ? N’est-ce pas sacrifier une partie des jeunes catholiques qui ne peuvent pas rejoindre le mouvement des guides et scouts d’Europe car leurs parents désirent qu’ils assistent à la forme extraordinaire légitimée par le motu proprio? Décourager ceux qui y sont déjà car ils voient fuir une partie de leurs chefs et amis vers d’autres mouvements, eux qui ont été formés au sein même du mouvement ? Décourager ceux qui espéraient une application large au sein du mouvement ? Rendre méfiant des mouvances catholiques entre elles, alors même que le but recherché est le contraire ? Aller contre l’esprit de développement du mouvement répété et qui permet même l’obtention de badges désormais ? Aller surtout contre la volonté de Rome ? Oui, c’est tout cela à la fois. C’est la raison de cette lettre.
Une famille se divise souvent mais sait se réconcilier. Elle sait aussi se diviser à tout jamais lorsque des clans se forment. Nous pensons, nous affirmons, que les jeunes catholiques en ont assez que des évènements dont ils ne maîtrisent pas les tenants ou les aboutissants les divisent, les montent les uns contre les autres !
Comment refuser à des catholiques la possibilité de faire partie d’un mouvement scout catholique alors que le mouvement parle si souvent de créer de nouvelles unités ? Pas avec n’importe qui semble-t-il…En tout cas pas avec certains catholiques. Se rend-on bien compte de la folie de tels propos ? Certaines personnes sont plus aptes à devenir scouts d’Europe que d’autres ? Il vaut mieux fonder une troupe en cité qu’une troupe où l’on célèbre une autre forme du rite ? Les deux ne se valent pas on dirait…On accueille chez les scouts d’Europe, dans toute l’Europe, des orthodoxes et des protestants, mais en France, fille aînée de l’Eglise, on refuse des catholiques parce qu’ils n’ont pas le « bon » rite ? Il y a un bon et un mauvais rite il semble…Folie des folies, il ne serait plus possible d’aller en camp dans des abbayes où est célébré la forme extraordinaire (!!!), ou tout simplement de faire découvrir aux scouts un dimanche ce qui se fait aussi légitimement dans l’Eglise alors même que les parents ne s’y opposeraient pas, alors même que les aumôniers ne sont plus légions de nos jours !!!
Le mouvement se priverait d’une richesse de l’Eglise pour « faire consensuel » ? Nous ne l’espérons pas. Le consensualisme n’est pas la Charité. C’est un moyen de couper des pousses qui nous gênent pour faire sa petite haie bien rangée…l’Eglise a besoin de chênes foisonnants et majestueux ! Le mouvement des Guides et Scouts d’Europe peut en être un ! L’Eglise a besoin que se développent des garçons et des filles dans l’Unité de mouvements Catholiques comme lui, riches de leur unité dans la diversité et non d’une morne uniformité qui les tirerait vers le bas. N’y a-t-il pas plusieurs demeures dans la maison du Père ?
La Cité est comme un arbre qui déploie majestueux ses racines, ses branches et ses feuilles. Permettons à tous les jeunes catholiques par le scoutisme catholique pratiqué chez les scouts d’Europe de devenir cette branche, la plus belle des branches possible, cette racine, la plus solide des racines possibles, cette feuille, la plus gracieuse des feuilles possibles qu’ils sont appelés à devenir pour Sa construction.
Pour bâtir la Cité, pour évangéliser l’Europe, pour élever un chêne et non tailler un arbuste. S’il vous plaît, changez d’avis !
Fraternel Salut Scout
Cette initiative part de chefs démissionnaires après cette AG et d’anciens membres du mouvement. Nous vous proposons plusieurs solutions pour manifester votre désaccord auprès de celui-ci, comprenant les motivations et les craintes de chacun, l’attachement que vous pouvez porter à vos unités. Vous pouvez envoyer votre réponse à manifestonsnous@yahoo.fr Nous ferons suivre à Château Landon. Nous souhaiterions que le message passe à tous les chefs que vous connaissez pour que cela touche toute la France. Notre but n’est pas de polémiquer, c’est d’agir de façon intelligente auprès du mouvement, avec le respect que nous devons avoir pour la hiérarchie mais aussi pour les décisions du Pape. C’est la raison de nos propositions diverses.
NOM :
Prénom : Fonction (actuelle ou ancienne) et unité :
Adresse mail (facultatif) :
En accord avec la lettre ci-jointe, je vous prie de recevoir :
- ma démission immédiate
- ma démission au 22 décembre (vacances de Noël) si rien n’a changé d’ici là
- mon désaccord profond avec la décision de l'AG du mouvement
- autre (changement de mouvement, démission à une autre date)
- ma démission immédiate
- ma démission au 22 décembre (vacances de Noël) si rien n’a changé d’ici là
- mon désaccord profond avec la décision de l'AG du mouvement
- autre (changement de mouvement, démission à une autre date)